lundi 30 septembre 2013

Blue Jasmine. Woody Allen.


Encore un Woody Allen pourrait on se dire. Certes, je ne prétendrais pas être un spécialiste de l'oeuvre du cinéaste new-yorkais mais on peut dire qu'il a su produire à la fois des films de qualité et d'autres bien trop superficiels (Midnight in Paris notamment). Peut il encore se renouveler après quatre décennies de carrière ?

Ce film (Blue Jasmine ) n'est pas novateur, ce n'est ni plus ni moins que du Woody Allen avec cette patte si particulière, les mêmes manies. L'histoire est certes simple et largement rebattue. Elle montre le parcours fort différent de deux sœurs (adoptées), l'une, Jasmine (Cate Blanchett), s'étant mariée à un parvenu enrichi frauduleusement (Alec Baldwin) et l'autre Ginger, une prolétaire vivant chichement. Le divorce, la dépression nerveuse et l'envie d'un nouveau départ de la première la poussera à déménager chez sa sœur à San Francisco.
Comme à l'accoutumée chez Allen, friand de comédies légères mais sociales, le cocasse est omniprésent par le biais de la folie figurée ici par des longs monologues de la part de Jasmine. L'intérêt de ce film est triple, d'une part proposer une réfléxion sur la notion de bonheur à travers des flashbacks représentants les deux parcours de vie. D 'autre part, Allen livre un portrait croisé savoureux de la bourgeoisie d'affaire de la côte est (la référence à Madoff est d'ailleurs assez explicite) et le prolétariat de San Franscisco, certes moins aisée mais plus cool. Enfin, Allen réalise la prouesse de réunir un casting efficace, non pas tant pour les premiers rôles (Cate Blanchett et Alec Baldwin en tête) mais pour les seconds où la filière HBO s'illustre merveilleusement bien à travers l'inimitable Bobby Cannavale (Alonzo Torquemada dans Oz, Bobby Caffey dans New-york 911 et plus récemment l'inquiétant Gyp Rosetti dans Broadwalk Empire). A ce propos, une certaine discussion sur la corde et la strangulation peut faire office de running-gag quant à son dernier rôle dans la série de Terrence Winter. Le casting est complété par Max Casella (Benny Fazio dans Les Soprano), en amoureux éconduit ou encore Michael Stuhlbarg (Arnold Rohstein, célèbre gangster juif dans Broadwalk Empire) dans le rôle d'un dentiste quelque peu entreprenant et envahissant. Enfin, nous conclurons ce papier en notant la présence et la prestation étonnant d'un illustre inconnu en France, Andrew Dice Clay (aperçu dans la série Entourage), comédien et humoriste plus que controversé aux États-Unis qui joue à la perfection l'ex-mari sans le sou de Ginger, oublié du rêve américain et victime crédule de malversations financières. 

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